Exposition à la galerie du Crous de Paris
Perec et l’art contemporain
11 rue des Beaux-arts Paris 6e

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Polygraphie et Alphabets

Polygraphie : saut du cavalier cuivre, lexan (48×44,5x5cm)


Livret d’exposition

11 est un nombre mais devient chiffres indépendants quand les deux 1 s’orientent d’une certaine façon dans l’espace pour devenir M par retournement du premier 1 en symétrie horizontale puis M en symétrie verticale, ensuite par rotation des deux 1 du miroir de M, l’envers des 1 devient W, on enlève les obliques de chaque côté pour découvrir le X (trou noir) de LVME enfin le X se scinde en deux pour aboutir à l’envol des V en miroir.


Ci-dessus, la polygraphie du cavalier 10×10, si on découpe les 100 carrés de façon à créer un puzzle, une néguentropie, c’est-à-dire en replaçant
les numéros dans l’ordre comme si on ne savait rien, en partant du 0 en haut à gauche, seul le nombre 11 reste à la même place et la
vraisemblance de ce nouvel ordre devient constellation.

«…au jeu astrologique du go, cet autre échiquier de l’Orient. Il est plus vieux que la plus vieille écriture et le damier est une carte de l’univers.

Le chiffre, de Jorge Luis Borges

Si on relie les mêmes numéros entre eux au cordeau devant, la
néguentropie et derrière, la polygraphie, les lignes se croisent toutes
sauf une le 11, la seule ligne droite.


Galerie CROUS BEAUX-ARTS

11, rue des Beaux-arts, Paris 6e

De jour le fil phosphorescent reste blanc.


De nuit la magie de la phosphorescence du fil qui ne se voit que lorsque les lumières sont éteintes.


Si Perec nous conseille de regarder de tous nos yeux, il n’en faut pas moins écouter le texte de toutes nos oreilles. Est-ce donc un hasard si en recensant les lettres du milieu de chaque onzain dans -Alphabets-, je relève à la suite les mots ears (anglais) et oto (grec ancien). Les oreilles de l’oreille dans deux langues différentes, cette singularité me renvoie à l’espace sonore de Ellis Island et à la peinture de Paul Klee.


En regardant cette figure des onzains c’est la poésie de Borges que je trouve in Cet homme-là, «…et la manie d’agencer les hendécasyllabes,…» et in Ecclésiaste, 1, 9 «…je répète un hendécasyllabe ressassé,…chaque nuit, la rigueur du labyrinthe.» Le chiffre, de Jorge Luis Borges.
Zone est une anagramme de onze. Espèces d’espaces, Espace de space, permutation à l’infini du sens des mots. Les 16 points x 11 d’Alphabets soit 5, le pentagone dans 11, l’hendécagone. Le chiffre 5 est également le schéma de construction par Perec du roman 53 jours.


Une géométrie fantasmatique

Les orientations et mouvement des 6 W dans l’étoile, les 6 points de l’hexagone des W.


6 points de l’hexagone des W + 99 points de la polygraphie (3 au carré x 11) + 16 points d’Alphabets (5 + 11) = 121 points d’ancrage soit 11 au carré.


Le miroir du plateau reflète les ondes concentriques de 13 ancrages dans l’espace.


86 lignes parallèles de la polygraphie sauf une, la 87e ligne, le clinamen en cordeau blanc. Un oulipien m’avait précisé que La Tour a pour valeur numérale 87. Le clinamen représente, entre autres, la Bibliothèque de Babel de Borges, et c’est dans cette zone que je trouverai par la suite le W de Joyce annoncé par Jacques Lederer


En lisant les analyses de Marina Yaguello mais également -Daewoo- de François Bon quand il écrit que Perec ne dit rien de ce moment « de la ville surgissant quand l’avion commence sa descente ou bien au contraire de ce dernier regard sur la ville quand on la quitte via les routes du ciel ? »



Espace de space

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